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EFFONDREMENT

Fait de s'effondrer, fait d'être détruit, complètement anéantit.

On connait tous ce que signifie le mot effondrement, mais ce que nous ignorons souvent, c'est que le mot effondrement sous-entend le fait de ne plus pouvoir revenir à l'état d'origine, contrairement au mot crise, très à la mode depuis de nombreuses années et sur lequel nous reviendrons plus en détail dans notre chapitre sur l'économie. Plus clairement, pas de machine arrière possible, l'effondrement est le passage d'un état à un autre.

Jared Diamond, dans son livre Effondrement, explore les processus de l'effondrement de civilisations en plongeant dans l'histoire de l'humanité. Il démontre que l’effondrement est un processus complexe qui dépend de plusieurs facteurs. Néanmoins si nous devions résumer la chose, le facteur  gestion des ressources considérées infinies dans un monde fini est un dénominateur commun.

L'autre dénominateur serait l'homme et son rapport à ses semblables.

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Que devons-nous retenir ? 

Nous devons retenir que parler d'effondrement, c' est juste parler de changement, mais d'un changement qui s’opère de façon si brutale qu'il peut, dans le cas présent, provoquer l'extinction de la vie. C'est bien de ça dont il est question ici, d'un processus de changement qui pourrait provoquer l'extinction de toute vie sur terre. 

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Les mots sont lourds de sens et seront, par certains des lecteurs, tout simplement rejetés, car jugés impensables. Comment l'espèce humaine pourrait-elle bien disparaître d'ici à la fin de ce siècle? Nous avons des scientifiques, des fusées, des ordinateurs ultra puissants, de l'intelligence artificielle, des tonnes de machines, bref on ne peut pas disparaître, on va forcément trouver une solution !

 

Oui peut être, ou pas !

 

Pablo Servigne est un collapsologue, comprenez, un spécialiste, un passionné des processus d'effondrement. Il nous explique dans son livre, "Comment tout peut s’effondrer", à quel point aujourd'hui, tous les éléments sont réunis pour que notre société, nos modes de vie, s’effondrent et ce, non pas dans un ou deux siècles, mais dans un futur très proche. Tellement proche, que de notre point de vue, utiliser le mot demain, ne nous semble pas exagéré.

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Beaucoup penseront que le mot demain est exagéré! Nous allons donc le changer et vous proposons de le remplacer par "aujourd’hui" !

Provocateur pensez-vous ? Pas tant que ça ! 

Si l'effondrement est bien un changement d'état brutal alors certains rétorqueront facilement qu'à ce jour, rien ne s'est effondré ! 

En effet en ce qui nous concerne (Européen) rien n'a encore vraiment changé de façon brutale, mais avant tout changement d'état il y a toujours des prémices. Avant la tempête le ciel s'assombrit, avant le tsunami la mer se retire et de notre point de vue, la mer s'est bien retirée. (Au moment même où j'écris ces lignes un tsunami vient de toucher l'Indonésie (Vidéo).

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Mais si dans cet exemple la mer se retire pour revenir avec force, en règle générale, c'est plutôt l'inverse qui se passe. La mer, en raison de la fonte des pôles, monte considérablement menaçant certaines îles, comme les Maldives, de disparition

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Pour vous donner une analogie nous avons mis de l'eau à chauffer sur le feu, la casserole n'a pas encore débordé c'est un fait, mais l'eau est à ébullition, nous ne surveillons plus la casserole et le feu est à puissance maximum !

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Tout notre système économique est fondé sur la consommation, sous-entendu, la transformation de ressources naturelles en biens consommables. Encore une fois et sans ironie, il ne faut pas avoir fait de grandes écoles pour comprendre que ce système a une limite et que cette limite n'est autre que la quantité de ressources disponibles. Tout à chacun peut comprendre ça et c'est tout ce qu'il y a à comprendre au fond.

 

Si l'heure est grave aujourd'hui, c'est que l'homme en moins de 2 siècles, a consommé la quasi-totalité des ressources non renouvelables de la planète, que son rythme de consommation dépasse la capacité que les ressources renouvelables ont à se renouveler. De plus, les moyens utilisés pour l'extraction de ces ressources ou leur utilisation directe sont si agressifs, que l'écosystème tout entier en est bouleversé et se met à changer.

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Hors, nous sommes étroitement lié à notre écosystème, nous en sommes directement issus et croire que le changer de la sorte n'aura aucune conséquence sur notre propre survie c'est être fou. Il nous faudra toujours respirer, boire et manger, ceci est un fait. Empoisonner notre air, nos sols, nos rivières, nos océans et de ce fait notre nourriture ne peut en aucun cas être anodin! Et que dire de nos sociétés dont le support n'est autre que des montagnes d'énergies "fossiles" ou autres ressources minières consommées à chaque secondes.

Les limites, voilà ce que nous avons atteint ! Lesquelles ? Toutes !

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Si nous parlons du climat, le réchauffement déjà atteint est plus qu'alarmant et nous pouvons tous en constater les conséquences (sécheresses, cyclones et inondations). Si nous ne changeons rien, nous nous dirigeons tout droit vers les 5 degrés de réchauffement, limite à laquelle les scientifiques ne savent plus prévoir les conséquences dramatiques que cela pourrait avoir, mais seulement dire que la vie sur terre est menacée d'extinction.

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Si nous parlons d'écologie, nous sommes témoins, ni plus ni moins, de la plus grande extinction de la biomasse sauvage depuis que la vie existe sur terre et ce, par la seule cause de l'exploitation par l'homme des ressources de la planète et de la pollution générée par cette dernière.

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Si nous parlons d’énergie, nous dépassons déjà les limites de notre écosystème à nous fournir les ressources dites renouvelables et atteindrons d'ici à 50 ans la plupart des limites des ressources non renouvelables. Tout ceci,  sans compter les limites des ressources déjà atteintes et la pollution titanesque produite pour et par l'exploitation de toutes ces ressources.

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Si nous parlons d'économie, directement liée à l’énergie, nous constatons un effet de compensation du manque de ressources énergétiques impactant directement le PIB, par la création de dettes nationales sans précédent dans tous les pays dits développés du monde. De véritables bulles géantes qui peuvent faire s’effondrer l'économie mondiale en quelques heures.

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Si nous parlons de politique, nous ne pouvons que constater l'incapacité générale des puissants de ce monde à prendre la juste mesure des cataclysmes qui s'annoncent à l'horizon. Que dire des Etats Unis, pays le plus énergivore et pollueur, dont le président Trump, climato-sceptique, a ruiné en quelques heures l'espoir d'un réchauffement plus contrôlé en sortant des accords de Paris. Force est de constater que les moyens alloués et mis en œuvre pour la lutte contre le réchauffement sont à des années-lumière de ce qui serait nécessaire pour endiguer le problème.

Ce que nous devons retenir c'est que notre monde, la société telle que nous la connaissons va radicalement changer et ce, de façon très probable d'ici à 2030. Il n'est donc pas question de changement dans 100 ou 200 ans, mais dans 12 ans, peut-être un peu avant, peut-être un peu après, mais en gros, demain.

 

Il ne peut y avoir de certitude exacte en terme de date, car rien n'est jamais écrit et nous pouvons encore agir. Mais l'effondrement, à la vue des dégâts déjà causés, est aujourd'hui inévitable.

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